A l'occasion du déjeuner annuel de l'ANRT, M. Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et M. Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, ont réagi aux propositions pour Amplifier la recherche partenariale public-privé que leur ont présentées Mme Nathalie Drach-Temam, Présidente d’Udice, et M. Patrice Caine, Président de l’ANRT.
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« La recherche est le gage de notre compétitivité et de notre souveraineté. Quelle serait l’alternative ? Laisser les clés de notre avenir à d'autres, sur des champs tels que l'IA, le spatial, l'énergie, le climat ou la santé, ou investir ? Nous avons des atouts : nos chercheurs, nos ingénieurs, nos fleurons industriels et nos start-ups. Il faut les soutenir pour qu'ils restent en France et y grandissent.
Nos coopérations entre le monde académique et les entreprises sont fondamentales, elles s'inscrivent dans la revoyure de la loi de programmation de la recherche - LPR. Ces collaborations existent depuis longtemps à travers les laboratoires communs ou le dispositif Cifre notamment. La structuration a évolué au cours d’un passé plus récent avec les missions d'innovation, les PUI, la professionnalisation des SATT et les instituts Carnot, et aussi le soutien de l'Etat via le CIR. De plus, l’acculturation réciproque a beaucoup progressé.
Cependant la situation n'est pas satisfaisante et l'on stagne encore à 2,2% du PIB en matière d’investissements de R & D depuis 2009 , au lieu des 3% souhaités depuis près d'un quart de siècle. Bien d'autres pays tels que l'Allemagne, les États-Unis, La Corée du Sud ou l’Israël font bien mieux que nous avec des investissements allant de 3 à 7%.
Nous remercions les rapporteurs de la mission et l'équipe qu'ils ont mobilisée en très peu de temps.
La fluidification de la contractualisation est essentielle, les contrats types devront être utilisables dès mi-octobre. Ils seront assez nombreux pour couvrir des situations standards avec simplicité. Le mandataire unique doit couvrir désormais l'ensemble des situations, il faut expliquer les règles et les faire évoluer si nécessaire.
Une proposition intéressante du rapport renvoie aux laboratoires communs avec un soutien financier vers le laboratoire public équivalent à celui porté par le partenaire privé. Cet investissement peut s'avérer complexe dans le contexte des finances publiques actuelles, mais il faut viser une montée en compétence rapide.
Les Instituts Carnot existent depuis plus de 20 ans et ont contribué à professionnaliser la recherche partenariale. Mais celle-ci stagne malgré les financements. L'ouverture du principe Carnot encourage à soutenir la meilleure recherche partenariale où elle se trouve. Nous clarifierons les modalités envisagées mi-juillet.
Si on ne part pas de rien, loin s’en faut, il existe des marges de progrès notamment en termes d'insertion des docteurs en entreprise qui ne représentent que 11% des chercheurs embauchés.
Les Cifre sont plébiscitées par tous les acteurs. Nous soutenons la proposition d'un doctorat en alternance notamment au cours d'une 4e année pour amorcer le transfert des recherches.
Nous portons aussi une mesure pour aider les start-ups, TPE et PME à recruter un jeune docteur postdocs avec une prise en charge de l'Etat d'une partie du coût salarial du jeune docteur en partenariat avec un laboratoire public.
Nous prenons notre part en endossant vos propositions, chacun doit jouer le jeu les entreprises comme le monde académique. Faisons ensemble que la recherche soit un moteur de notre compétitivité, de nos innovations et de notre souveraineté. Rendez-vous à la rentrée pour un point d'étape. »