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Synthèse Petit-déjeuner stratégique 16 octobre 2020 Jérôme Schatzman, directeur exécutif de la chaire d'innovation et d'entrepreneuriat social de l'ESSEC Business School

L'innovation sociale, en France, est bien dotée mais ses impacts sont mal comptabilisés

La loi Hamon (2014) a donné une définition à l'innovation sociale rappelle Jérôme Schatzman. Il s'agit de produits ou services qui répondent à des besoins sociaux non satisfaits. Les exemples sont nombreux : Emmaüs, association créée par l'Abbé Pierre pour l'insertion des sans-abris, l'ADIE, association pour le droit à l'initiative économique, un service de micro-crédit destiné à ceux qui n'ont pas accès au service bancaire mis en place par Maria Novak. La RD est associée à ces mouvements : Article 1 développe un projet de recherche sur la reconnaissance des compétences à partir d'un référentiel de traduction des expériences “Job ready”. La démarche “Territoire Zéro Chômeurs” d'ATD quart-monde inverse la démarche et identifie les envies et les capacités d'un chômeur pour lui dénicher l'emploi ad hoc.


S'il existe à l'étranger des structures ambitieuses comme par exemple le SITRA en Finlande, qui dispose d'une ligne budgétaire de 750 M€ et rapporte au Parlement, l'écosystème de l'innovation sociale en France est dense et bien doté. La plupart des dispositifs publics, dont les financements de RD, lui sont accessibles (BPI, CIR). Certains lui sont spécifiques (FISO). Le démarrage reste mal financé. Mais si l'innovation est lucrative, les fonds d'amorçage – les capitaux de l'impact investing sont très développés- lui permettront de passer à l'échelle supérieure.


Les faiblesses viennent du manque de formation des responsables à l'innovation sociale dont le contenu reste flou et les impacts rarement monétisables. Les porteurs de projets sont parfois peu stratégiques et les coûts qu'ils évitent à la collectivité sont mal évalués et peu reconnus.Le rapport   “Financer l'innovation sociale” a vocation à faire connaitre l'innovation sociale et sensibiliser les décideurs, à créer des tiers lieux de recherche et les mettre en réseau, à renforcer la capacité à agir par la formation et l'accompagnement et à faciliter les investissements sous toutes leurs formes ainsi que de développer la recherche partenariale avec l'innovation technologique.


Jérôme Schatzman a détaillé plus précisément celles des 21 propositions qui concernent la RDI.Pour mieux financer la recherche et l'innovation :



  •  Créer un crédit d'impôt sur la taxe sur les salaires “Recherche” (proposition 14)

  •  Permettre aux associations de bénéficier du statut de JEI jeune entreprise innovante (proposition 15)

  • Créer un programme de financement des projets de Recherche et Développement portés par les structures non assujetties à l'impôt sur les sociétés (proposition 17)

  • Augmenter le nombre de conventions Cifre dédiées à l'innovation sociale (proposition 16)


Pour rapprocher et familiariser les acteurs : 



  • Concevoir et diffuser une formation des porteurs d'innovation sociale à mener des projets de Recherche et Développement (proposition 7)

  • Sensibiliser les décideurs publics “recherche et innovation” et les réseaux bancaires à l'innovation sociale (proposition 8)

  • Permettre aux tiers lieux existant de développer une activité “Recherche et Société” (proposition 3)

  • Créer un dynamique de recherche partenariale orientée vers l'innovation sociale (proposition 4)


En conclusion, Jérôme Schatzman l'affirme : l'innovation sociale est compétitive, l'innovation sociale apporte des solutions, l'innovation sociale crée des emplois. L'innovation sociale a besoin de la recherche.

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