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Compte-rendu du petit déjeuner stratégique avec Bernard Larrouturou, directeur de la DGRI-MESRI et Thomas Courbe, directeur de la DGE-MEFI

Opportunités et défis européens en R&I - un plan d'action pour agir 

Le 12 mai, Thomas Courbe directeur de la direction générale des entreprises du MEFI et Bernard Larrouturou, directeur de la direction générale de la recherche et de l'innovation du MESRI exprimaient devant les membres de l'ANRT que la sortie de crise appelle des efforts soutenus en matière de RDI portés par l'Etat et les entreprises. Nos concurrents étrangers et nos partenaires européens investissent activement en R&D. La France doit, si elle ne veut pas se faire distancer, accélérer la disponibilité des innovations et renforcer la protection des actifs intellectuels dans la perspective de la sortie de crise.   La crise a mis en exergue l'importance de la souveraineté et son incidence sur la compétitivité avec un risque de dégradation si on ne réagit pas. L'enjeu est d'orienter notre RDI sur les chaînes de valeurs stratégiques européennes et nationales en veillant aussi à protéger nos outils de production et nos actifs. L'innovation de rupture comme les technologies diffusantes constituent des leviers à accentuer au niveau français, elles appellent une politique de RDI ambitieuse, de la recherche fondamentale à la mise sur le marché. Les interactions entre la recherche publique et privée restent encore insuffisamment développées alors même que l'Etat a mis en place des instruments dédiés, à l'instar des IRT, des thèses CIFRE ou encore du CIR. Il faut encore agir au plus près des PME et ETI pour faire diffuser profondément cette culture du partenariat de recherche.    La préservation des compétences constitue un autre enjeu très fort de la sortie de crise et ce autant dans les grands groupes que les ETI ou les PME. Il faut veiller à ce que l'Europe, et singulièrement la France, demeurent attractives pour les compétences d'excellence (chercheurs, ingénieurs, commerciaux) à l'échelle mondiale. Cela passe par une politique volontariste de RH des grands groupes, malgré les difficultés, et pourrait passer par un soutien temporaire aux embauches dans des ETI et PME.   Les engagements pris en matière d'environnement doivent servir de fil conducteur. La R&D a vocation à accompagner la résilience des systèmes énergétiques et éviter que les bouleversements économiques avec, notamment la chute des prix du pétrole, ne viennent réduire les avancées en matière d'ENR, d'émission de CO2 ou de recyclabilité. Les objectifs d'investissements verts sont à maintenir, le momentum d'avant crise doit être maintenu.    La crise sanitaire a un effet révélateur d'enjeux pour partie déjà identifiés. Une logique de décloisonnement est souhaitable, afin de laisser de côté définitivement la dichotomie recherche publique/industriels et développer l'interdisciplinaire et le trans-sectoriel. La France a amorcé ce virage en se basant sur le triptyque suivant : protection des actifs nationaux, développement d'un écosystème favorable au transfert de technologie et accompagnement des startups.    Au niveau européen, l'EIC est l'embryon de cette logique de décloisonnement, logique qu'il convient d'accélérer dans Horizon Europe. Les dirigeants européens insistent aussi sur le nécessaire partage d'informations scientifiques. L'Europe a mis en place une plateforme de données thérapeutiques et lancé des initiatives de recherche à l'échelle internationale. L'objectif du premier plan d'action ERAvsCorona est de coordonner à court terme l'action de la Commission avec celle des Etats membres sur des axes identifiés comme prioritaires et d'accroître rapidement le soutien aux équipes de recherche et aux entreprises européennes. Il faut en tirer les enseignements pour d'autres secteurs afin de relever les défis et bénéficier des opportunités européennes en R&I au bénéfice de nos concitoyens.   Thomas Courbe et Bernard Larrouturou font une analyse similaire des défis à relever pour assurer la relance et s'attachent avec leurs équipes à améliorer la mobilisation des acteurs et la coordination des soutiens à l'échelle nationale et européenne. Le « Plan d'action national d'Amélioration de la Participation Française aux dispositifs Européens de financement de la recherche et de l'innovation (PAPFE) » mis en place en France depuis 2018 prend aujourd'hui tout son sens, car il s'agit bien de mobiliser tous les acteurs de l'ESRI en France, politiques et opérateurs, publics et privés, dans la perspective européenne.