Présentation
La sixième édition de l'ouvrage collectif de FutuRIS intervient après sept années de réforme continue du système français de recherche, d'innovation et d'enseignement supérieur. Il devient désormais possible de distinguer les grandes lignes de ce système reconfiguré.
Plus que jamais, recherche, innovation et formation sont considérées comme des activités-clés pour renouer avec une croissance durable. La France tente ainsi de retrouver une dynamique vertueuse au sein d'une Europe tourmentée et d'un monde traversé à la fois par des défis globaux et une forte concurrence internationale.
Dans sa première partie, l'ouvrage cherche à apprécier les marges de manoeuvre dégagées par les efforts budgétaires consentis, et l'impact des transformations apportées aux relations entre acteurs. En termes de ressources, tout d'abord, il ressort que le SFRI a traversé la crise qui sévit depuis 2008 sans affaissement grave de ses moyens. Selon les trois scénarios proposés par FutuRIS, le ratio DIRD/PIB s'établirait pour 2011 entre 2,3 % et 2,7 %, soit son plus haut niveau depuis 1995. Plusieurs mises en garde s'imposent toutefois, du fait d'aléas qui pourraient encore frapper les financements exceptionnels (investissements d'avenir), d'effets tardifs ou à rebonds de la crise ou enfin de régulations administratives allant à l'encontre du volontarisme affiché sur les politiques de RDI.
En termes de réformes structurelles, ensuite, FutuRIS observe que la portée du changement dépasse souvent ce que l'on pouvait raisonnablement anticiper lorsque les réformes ont été lancées. Ainsi, la forte et rapide mobilisation des acteurs autour des appels à projets scientifiques et institutionnels (ANR, pôles de compétitivité, investissements d'avenir…) a d'ores et déjà entraîné des recompositions majeures dans la configuration nationale et territoriale du SFRI. Autre point notable : la notion de diversité au sein du SFRI commence à acquérir une réelle légitimité, ce qui devrait à terme permettre une meilleure reconnaissance de positionnements et d'activités spécifiques (configurations universitaires, évaluation, valorisation). Cependant, une vigilance renforcée s'impose quant à la poursuite de la mue du système : la mise en oeuvre et la consolidation sont des étapes d'autant plus cruciales que l'on a souvent tendance à considérer les choses comme acquises une fois les premières bases posées.
La deuxième partie de l'ouvrage explore divers domaines et démarches qui constituent des sources importantes d'innovation : éco-activités, nouveaux modèles d'affaires, stratégies d'achat des entreprises, spécialisation « intelligente » des régions européennes… Autant de pistes ouvertes comme des promesses aux acteurs de terrain. Autant de termes répandus, aussi, dont il n'est pas inutile de rappeler la signification et la portée exactes. Analyse comparée, bonnes pratiques et grilles de lecture ou méthodes renouvelant les approches classiques sont mises au service de lecteurs en quête aussi bien de nouveaux repères intellectuels que d'apports plus opérationnels.
Sommaire
Le SFRI et son environnement européen
- Un système qui change au milieu des écueils
- La dépense de R-D en France : quelques enseignements sur les priorités de l'action publique
- Vers de nouvelles configurations universitaires
- A propos de l'efficacité du CIR
- L'impact des évaluations de l'AERES sur la stratégie des universités
- L'Europe de la recherche et de l'innovation en transition
Innover (mieux) : où et comment ?
- Quels régimes de valorisation pour une création commune de valeur ?
- Les innovations de modèle d'activité
- Des achats à la co-innovation avec les fournisseurs
- Les instruments et modes de soutien public aux éco-activités
- A la recherche d'une spécialisation intelligente des régions européennes
- Dix paradoxes de la technologie