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FutuRIS 2013 - La Recherche et l'Innovation en France - octobre 2013

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Tandis que l'étau des contraintes économiques se resserre en France comme ailleurs, la recherche et l'innovation demeurent des voies privilégiées pour préserver l'avenir.  Si les réformes ont commencé à redynamiser le système de recherche et d'innovation, elles l'ont aussi rendu de plus en plus illisible par ajout incessant de nouveaux dispositifs (structures de coopération, programmes de financement, etc.). Comment tirer aujourd'hui le meilleur parti des initiatives menées depuis dix ans ? 

L'ouvrage propose à la fois un tour d'horizon des questions majeures aujourd'hui, et une analyse de quelques enjeux clés pour demain. Comment la France s'engage-t-elle dans la construction d'une stratégie nationale permettant d'aborder les "grands défis de demain ? Quels sont les bons usages du financement sur projet, dans un pays où la tradition est celle du soutien récurrent à des institutions de recherche ? Que peut-on retenir des expériences de quelques universités européennes concernant leur capacité à mobiliser des ressources toujours trop rares à des fins stratégiques ? Comment les entreprises se mobilisent-elles collectivement pour gagner en compétitivité et en capacité d'innovation ?

CHAPITRE PREMIER. 2013, le SFRI au milieu d'inquiétudes, de réassurances et de complexités

Jacques Lesourne

Résumé : 

La difficile conjoncture économique française ne facilite pas l'évaluation de l'état du SFRI en cette année 2013. Il faut en tout cas signaler l'ensemble des réassurances données par les pouvoirs publics dans le sens d'un engagement fort en matière de recherche, d'innovation et de formation professionnelle (gouvernance des universités, Stratégie nationale de recherche, évaluation de la recherche, pôles de compétitivité, création de Bpifrance, confirmation du crédit impôt recherche et des investissements d'avenir). Certes, la complexité de l'organisation continue d'engendrer quelques incertitudes, mais l'engagement croissant des acteurs permet d'envisager l'avenir avec confiance, pour peu que l'on fasse preuve de pragmatisme et de persévérance. 

 

CHAPITRE 2. Le message des éléments quantitatifs disponibles

Rémi Barré, Jacques Lesourne   Résumé : 

 

Les données disponibles pour 2011 et les chiffres provisoires pour 2012 montrent que la DIRD française a continué à croître en volume sur ces deux années – fortement en 2011, et légèrement en 2012. Cette croissance provient pour l'essentiel des dépenses de recherche et développement des entreprises. Les entreprises industrielles n'ont pas réduit leur effort de RD en dépit de la baisse de leur contribution à la valeur ajoutée du pays. Quant aux entreprises de service, leur effort s'accroît même si leur intensité de RD demeure faible.   

CHAPITRE 3. Modalités de financement public de la RDI : le financement sur projet

Anne-Cécile Ollivier

Résumé :

Le "financement sur projet apparaît, au niveau international, comme un mécanisme de plus en plus utilisé par les pouvoirs publics pour soutenir les activités de recherche, de développement et d'innovation menées par les acteurs publics et privés. Les objectifs auxquels il est supposé répondre sont variés : optimiser l'usage des fonds publics, promouvoir des sujets de recherche "stratégiques, favoriser l'interdisciplinarité ou les partenariats public-privé,… Malgré les nombreuses vertus attribuées à l'instrument, la montée en puissance de ce type de financement ne va pourtant pas sans susciter des controverses, tout particulièrement en France. Ce chapitre a pour objectif de porter un double regard, à la fois quantitatif et qualitatif, sur ce sujet. Il propose dans un premier temps une mesure du poids de l'instrument "financement sur projet dans les crédits publics de soutien à la RDI, en comparant la France à d'autres pays de l'OCDE. Cette mesure place a priori la France parmi les plus petits utilisateurs du financement sur projet. Dans un deuxième temps, toutefois, le texte explore la nécessaire distinction entre financement sur projet et activité sur projet : le principe de couverture partielle du coût des projets, en France, aboutit en effet à ce que la part d'activité sur projet soit plus importante que la part de financement sur projet. D'autres particularités françaises sont relevées, telles que la place importante des appels à projets collaboratifs, qui impliquent un montage plus lourd et une réduction de la dotation de chaque partenaire. Ces modalités spécifiques contribuent à expliquer le paradoxe d'un instrument dont l'usage apparemment limité (par rapport aux financements "récurrents) est pourtant perçu par les opérateurs de recherche comme excessif au regard des coûts qu'il entraîne, en temps et en argent.

Ce chapitre rappelle que le financement sur projet est un outil dont on peut choisir les caractéristiques. L'important est que ce choix soit fait en fonction d'objectifs clairement définis, explicites et collectivement assumés. Ce n'est pas suffisamment le cas dans l'état actuel des pratiques françaises. 

CHAPITRE 4. Stratégies nationales de recherche. Pour quoi faire et comment ?

Denis Randet

Résumé :

La France se lance dans la définition d'une stratégie nationale de recherche, engagement inscrit dans la récente loi sur l'enseignement supérieur et la recherche. Le but de ce chapitre est de contribuer à la réflexion sur les objectifs et les modalités, en éclairant les options et en proposant quelques repères sur les critères de choix et les principes d'action.Un regard porté sur des opérations comparables menées dans d'autres pays (États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Japon, Corée) permet de saisir des caractéristiques communes, au-delà des différences de culture et de situation : engagement gouvernemental au plus haut niveau ; mobilisation des principaux acteurs publics et privés ; professionnalisme, continuité, rigueur et transparence à toutes les étapes (y compris le recueil et le traitement des informations, l'organisation des concertations, l'évaluation des résultats). La plupart s'intéressent au moins autant à l'organisation et au fonctionnement du système de recherche et d'innovation qu'à la programmation scientifique et technique.Toutes ces stratégies procèdent d'une vue d'ensemble – qui peut être plus ou moins large – et chaque pays choisit les points d'application qui lui paraissent les plus importants, en fonction de son diagnostic sur son potentiel et ses insuffisances. La dénomination française privilégie la recherche publique, choix judicieux après des années de réformes plus ou moins abouties ; il importe de se préoccuper aussi des acteurs socio-économiques, et notamment des entreprises, afin de favoriser la convergence des efforts, particulièrement nécessaire en France. 

CHAPITRE 5. Stratégie et allocation des ressources dans six universités européennes

Catherine Raffour

Résumé :

Observer comment les universités européennes utilisent leurs ressources à des fins stratégiques permet d'éclairer à la fois les enjeux pour les établissements et la diversité des réalités. C'est le parti pris dans ce chapitre rédigé à partir de l'audition des présidents de six universités pluridisciplinaires européennes de recherche. Sans prétendre comparer des cas situés dans des contextes nationaux très différents, il a pour objectif d'ouvrir notre regard français en explorant la façon dont les équipes de direction de ces universités s'attachent à redéployer les structures, les ressources et les compétences, en fonction d'un projet stratégique donné. Le jeu des possibles apparaît somme toute vaste, dans le cadre d'une autonomie souvent importante des établissements étudiés, et de mécanismes de gouvernance articulant une forte capacité décisionnelle avec une recherche poussée de cohésion. Exemples à l'appui, ce chapitre montre comment ces universités mobilisent au mieux leurs ressources pour affronter des défis tels que le renforcement de leur attractivité dans un contexte ultra-compétitif, la contribution à des enjeux sociétaux de plus en plus pressants (formation et insertion professionnelle, innovation et création de valeur…) avec des moyens traditionnels de plus en plus contraints, ou la gestion de l'enseignement et de la recherche de façon à la fois différenciée et étroitement interconnectée. 

CHAPITRE 6. Renforcer la confiance dans les compétences des docteurs

Pierre Bitard

Résumé :

Trois ans après l'obtention de leur diplôme, les docteurs affichent, en France, un taux de chômage de 10 %, taux deux fois plus élevé que celui des masters 2. Cette mauvaise performance s'explique notamment par la réticence à l'embauche et la longue durée de probation exigée avant un emploi stable. Renforcer la confiance dans les compétences des docteurs passe par un travail impliquant les parties prenantes : docteurs et doctorants, financeurs et intermédiaires, formateurs et employeurs. Un rôle central revient évidemment aux écoles doctorales, qui ne disposent pas toutes de moyens comparables. Mais elles ne sont pas les seules en cause. Les suggestions faites ici sont des reprises de comportements vertueux déjà à l'oeuvre, ou un rappel à un ordre supérieur (à l'échelon européen par exemple). Ce travail en cours les synthétise et des discussions collectives suivront pour envisager des généralisations ; l'harmonisation et la mutualisation recommandées portent sur la sélection à l'entrée, les voies d'implication des encadrants, l'offre de formation des écoles doctorales et leur capacité d'animation, l'implication des directions des ressources humaines, et la mutualisation de l'acquisition et du traitement des données de suivi des docteurs. 

CHAPITRE 7. Pôles, filières, etc. À la recherche de gains collectifs de compétitivité

Vincent Charlet

Résumé :

Des pôles de compétitivité aux filières industrielles, en passant par les chaînes de valeur mondialisées, les paradigmes ne manquent pas pour mobiliser les acteurs économiques à la recherche de gains collectifs de compétitivité et de gisements d'innovation. Le problème est que les uns sont souvent justifiés au détriment des autres, voire sur la base du constat de leur insuffisance. Plus généralement, si des "benchmarks naturels tels que les clusters américains ou les branches industrielles allemandes sont élevés, étude après étude, au rang de références universelles, la plupart des politiques volontaristes qui entendent tirer parti de ces exemples sont critiquées pour leur amateurisme, jacobin ou non. De sorte que l'on peut finir par douter de l'opportunité de toute forme d'intervention, publique ou privée, cherchant à infléchir le cours naturel des activités productives. Ce chapitre prend comme point de départ l'annonce par le Gouvernement français, en janvier dernier, d'une stratégie nationale de filières. Il explore plusieurs questionnements posés par ce choix, ainsi que ceux qu'auraient soulevés des approches alternatives. Il considère que les différentes politiques publiques menées en France pour soutenir la compétitivité de collectifs d'entreprises se ramènent, en première approximation, soit au modèle du cluster, soit à celui de la filière, auquel est ensuite comparé le modèle des chaînes de valeur mondialisées, dont les implications en termes de politiques publiques apparaissent encore équivoques. Ce chapitre conclut à la nécessité d'une politique plurielle, articulant des outils complémentaires d'appui à la compétitivité, et pointe quelques-unes des difficultés que cela soulève. 

CHAPITRE 8. À propos de l'économie des promesses techno-scientifiques

Pierre-Benoit Joly

Résumé :

Ce chapitre s'intéresse aux "promesses techno-scientifiques comme trame sur laquelle se nouent les rapports science-société dans le monde contemporain. Ces promesses ne sont pas seulement de nature discursive (argumentaires, mots d'ordre…), elles sont également liées à l'engagement de ressources financières et de moyens matériels, à la production de connaissances, à la construction de nouveaux réseaux sociotechniques : c'est pourquoi on peut parler d'"économie des promesses techno-scientifiques. Ces dernières induisent une frontière nette entre les acteurs de l'innovation technologique et ses utilisateurs, consommateurs potentiels qui devraient adopter une attitude favorable face à la nouveauté. Or le discours des promesses génère un contre-discours alarmiste, et le renforcement mutuel promesses/catastrophes polarise l'espace social et conduit éventuellement à formuler les problèmes sous une forme où ils ne peuvent plus véritablement trouver de solutions. In fine, le chapitre suggère que l'état des relations science-société est très lié à cette économie des promesses techno-scientifiques. Il explore un régime alternatif, celui de l'expérimentation collective, afin de mettre en évidence d'autres façons possibles de gouverner l'innovation et les rapports entre science et société.- FICHES REPERES (9)- EPHEMERIDE.